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Déborah Anthonioz est médaillé d'argent aux Jeux Olympiques de Vancouver en boarder-cross (course à 4 dans un parcours comportant bosses, portes et virages relevés)

Bonjour Déborah et merci d'avoir accepté cette interview?
Pouvez vous vous décrire en quelques mots?
Me décrire, je trouve ça difficile!! Je suis sensible, désorganisée mais bosseuse, souvent stressée et un peu faignante mais je sais ce que je veux et je me donne les moyens d'y arriver, quand je veux vraiment quelque chose rien ne peut me faire dévier de ma trajectoire.

Quel est le bilan de votre saison?
Le bilan de ma saison est positif parce que même si fais un très mauvais début de saison, mon seul objectif de la saison mais aussi de ces dernières années était d'avoir une médaille aux JO. Je termine la saison par de bonne coupe du monde et un titre de championne de France.

Quel est votre regard aujourd'hui sur cette médaille d'argent remporté à Vancouver?
C'est super! Cette médaille Olympique je l'ai tellement rêvée et attendue que j'ai encore du mal à réaliser. A Turin j'étais parmi les favorites mais je me suis blessée 2 mois avant, je termine 10ème et depuis ce jour je suis tournée vers Vancouver et j'en avais fait mon seul objectif. Les mois et les jours précédent les jeux j'étais très stressée mais le jour de ma course j'étais incroyablement calme et je n'ai pas pensé à un seul moment au résultat. Je n'avais rien à perdre, je savais que je n'avais jamais été aussi prête pour une course et surtout je savais que c'était mon jour.

Au niveau des sensations, qu'avez vous ressenti lorsque vous vous êtes élancée pour la finale? Et lorsque vous avez franchi la ligne?
Le seul moment où j'ai pensé au résultat, c'est quand je suis remontée au départ pour la finale; j'en avais les larmes aux yeux, je savais que mon rêve était accessible . Je me suis dit qu'il y en aurait que 3 sur le podium et que surtout je ne serai pas la 4ème. J'avais envie de tout donner.

Quand j'ai franchi la ligne j'étais tellement heureuse... et en même temps je n'y croyais pas.

L'ambiance a l'air excellente au sein de l'équipe de France de snowboard. Dans quelle mesure cette ambiance a elle contribué à la réussite du snowboard français au Jeux Olympiques?
L'ambiance à l'air excellente mais il ne faut pas toujours se fier aux apparences! ça n'a pas toujours été facile pour moi parce que je n'ai pas le même âge que les autres et je me sens toujours à l'écart. J'ai faillis arrêter plusieurs fois mais je m'étais fixée un objectif.

Comment en êtes vous venue au Boarder-cross?

Le border pour moi n'a pas été un choix et mes débuts tiennent plutôt du hasard. J'avais arrêté les compétitions de snowboard alpins depuis 4 ans à cause d'une blessure. Les médecins m'avait dit de faire autre chose. Puis, alors que j'enseignais pendant les vacances et que l'école de ski m'avait mis quelques cours de snowboard, j'ai donc recommencé à rider avec du matériel de freestyle. Petit à petit les douleurs se sont atténuées et mon club de snowboard partait faire une Coupe d'Europe de boarder, ils m'ont proposé de venir j'ai fait 3ème. On m'a ensuite inscrite pour la Coupe du Monde la semaine suivante où j'ai fini 4ème. Et puis de fil en aiguille j'ai fait toute la saison et je me suis lancée à fond dans le boarder.